Tout d’abord, les foyers modestes vont bénéficier d’un abattement plus généreux qu’en 2023. Ils payeront donc moins d’impôts cette année. De surcroit, les foyers aisés vont aussi profiter de cette revalorisation de 4,8 %. Cela représente un intérêt sur la plupart de vos charges déductibles des revenus imposables (pensions alimentaires, frais d’accueil d’une personne âgée, etc.). Vous en tirerez des économies d’impôt supplémentaires, proportionnelles au taux le plus élevé de votre barème fiscal. En définitive, si vous avez des enfants à charge, vous pourrez bénéficier de la revalorisation de 4,8 % des économies d’impôt tirées de votre quotient familial.
Il est vrai que plusieurs régimes fiscaux devaient disparaître fin 2023. Or ils sont prorogés d’une ou plusieurs années. Les dispositifs en faveur de l’immobilier locatif Denormandie et Malraux « quartiers anciens dégradés » ont été reconduits (fin 2026 et fin 2024). Mais aussi la réduction d’impôt Sofica en faveur de l’investissement dans le cinéma jusque fin 2026. De même que le crédit d’impôt pour travaux de prévention contre les risques technologiques, fin 2026. En outre, la réduction d’impôt pour don « Coluche »de 75 % est pour sa part prorogée et renforcée. La souscription de parts de PME dites « solidaires » ouvre droit à une réduction d’impôt majorée de 25 % jusque fin 2025, au lieu de 18 %. Par ailleurs, les investissements dans le capital de « jeunes entreprises innovantes » entre 2024 et 2028 pourront bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 ou 50 %, plafonnée à 50 000 euros par foyer.
Enfin, si vous optez pour une voiture électrique, votre crédit d’impôt pour l’installation d’une borne de recharge dans votre résidence principale ou secondaire sera bonifié. Son montant passe de 300 à 500 euros par équipement pour les dépenses payées en 2024 et 2025. Cela représente un bonus maximal de 1 000 € pour les célibataires et de 2 000 € pour les couples. Attention, je note que seuls les systèmes de charge « pilotables » restent éligibles au dispositif, les systèmes non pilotables ne le sont plus.
Les personnes âgées vont pouvoir bénéficier du crédit d’impôt à l’installation pendant encore 2 ans. (invalides ou dépendantes et pour la résidence principale). Seuls les équipements permettant d’adapter le logement à la perte d’autonomie restent éligibles. De plus, les foyers dont un membre est gravement handicapé ou est âgé de plus de 60 ans et gravement dépendant, peuvent encore bénéficier du bonus fiscal. Toutefois leur revenu fiscal de référence doit être compris entre un seuil et un plafond.
La loi de finances 2024 devait durcir la fiscalité du régime simplifié micro-BIC à compter de l’imposition des loyers de 2023. Elle s’alignait sur la fiscalité des locations vides. Le régime simplifié microfoncier (plafond de recettes de 15 000 € par an et abattement pour charges de 30 %). Mais le Gouvernement a décidé de suspendre cette réforme jusqu’à l’imposition des loyers de 2024. Les loueurs de meublés de tourisme peuvent continuer à bénéficier du régime micro-BIC pour leurs loyers de 2023. Ceux dont les loyers annuels ne dépassent pas 77 700 € auront ainsi encore droit à un abattement de 50 % pour cette année encore.
Toutefois vous ne devrez pas déclarer au fisc certains revenus perçus en 2023.
– Heures supplémentaires et RTT. Les salaires des heures supplémentaires des jours de RTT en 2023 seront exonérés d’impôt dans la limite de 7 500 €.
– Prime de partage de la valeur. Si votre employeur vous a versé une prime de partage de la valeur, et si la rémunération est inférieure à trois Smic, elle sera exonérée dans la limite de 3 000€.
– Contrat d’apprentissage, stage et job étudiant. Un de vos enfants à charge est en contrat d’apprentissage ou a suivi un stage étudiant. Son salaire ou ses indemnités seront exonérés à hauteur du Smic annuel, soit 20 815 €. C’est la raison pour laquelle s’il a moins de 26 ans et a eu un job étudiant, son salaire sera exonéré à hauteur de trois Smic mensuels, soit 5 204 €.
– Epargne réglementée. Les intérêts de votre livret A, LDDS, LEP ou livret Jeune seront toujours totalement défiscalisés.
– PEA. Si votre PEA a plus de 5 ans et qu’il génère des gains, ceux-ci échapperont à l’impôt sans limite.
– Assurance vie. Pour vos gains issus de l’assurance vie de plus de 8 ans, ils ne seront pas non plus imposables dans la limite de 4 600 € ou le double si vous êtes marié ou pacsé.
– Location de votre habitation principale. Vous avez peut être loué (ou sous-loué) une partie de votre habitation principale en 2023 à usage de résidence principale du locataire. Vous ne serez pas imposé sur vos loyers. Conditions: il faut que les loyers ne dépassent pas 199 €/m2/an si vous résidez en Île-de-France, ou à 147 €/m2/an dans une autre région. En cas de location de chambres d’hôtes, vos recettes annuelles échapperont aussi à l’impôt. Elles ne devront pas dépassé 760 €, prestations incluses. Encore une bonne nouvelle, la loi de finances proroge ces deux exonérations jusque fin 2026.